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Projet Les Transformations en chemin – copyright Emmeline Beaussier – Culture NoMad CPA 2012

Qu’est-ce que la stigmatisation en santé mentale ?

  • Les attitudes correspondent à une évaluation, positive ou négative, que l’on se fait d’une personne, d’un objet, d’un thème, au regard de nos croyances et de nos valeurs.Elle permet un jugement rapide de la situation. Elle influence notre manière de voir le monde, notre façon de penser et nos comportements.

    Par exemple : Mon voisin craint les personnes qui ont un problème de santé mentale (attitude négative)

  • Les stéréotypes sont des raccourcis de pensée qui nous permettent d’appréhender plus facilement le monde qui nous entoure. Ils regroupent l’ensemble des représentations / images et des attitudes que l’on a d’un groupe de personnes qui partagent des caractéristiques communes (par exemple les personnes qui vivent avec un problème de santé mentale).Si nos stéréotypes sont négatifs, la stigmatisation opère.

    Par exemple : les personnes atteintes de schizophrénie sont dangereuses.

    Être conscience de l’existence de stéréotypes ne signifie pas qu’on y adhère ni qu’on l’accepte.

  • Les préjugés correspondent à une attitude positive ou négative, à une prédisposition à adopter un comportement envers un groupe ou ses membres, et qui repose sur une généralisation (stéréotype).Par exemple : Les personnes bipolaires sont difficiles à gérer et souhaitent seulement attirer l’attention
  • La discrimination correspond à la mise en place d’un comportement.Elle peut être positive ou négative.

    Par exemple : Ne pas embaucher une personne qui manifeste des troubles du comportement (discrimination négative). Appliquer un code promotionnel parce que la personne se déplace en fauteuil roulant (discrimination positive).

Les différents types de stigmatisation

On observe plusieurs types de stigmatisation : 

  • La stigmatisation sociale ou publique qui est associée à des réactions de la population envers les personnes ayant ou ayant eu un problème de santé mentale 
  • L’autostigmatisation qui correspond à l’internalisation et/ou à une adhésion de la stigmatisation par la personne qui en fait l’objet. Elle peut entraîner une perte de confiance en soi et un isolement social. Ce type de stigmatisation affecte l’identité de la personne et freine le processus de rétablissement 
  • La stigmatisation par association qui affecte l’entourage (famille, proches, professionnels) de la personne concernée par un problème de santé mentale 
  • La stigmatisation institutionnelle ou structurelle qui fait référence aux obstacles institutionnels et aux pratiques institutionnalisées quand celles-ci nuisent à la participation sociale et au plein exercice de la citoyenneté des personnes concernées par un problème de santé mentale. 

Pourquoi nous stigmatisons sans le vouloir ?

La stigmatisation découle, surtout, de nos représentations sociales. Il s’agit de la manière dont nous rassemblons, autour d’un groupe de personnes (les femmes, les homosexuels, les jeunes d’origine maghrébine, les dépressifs…), un ensemble de stéréotypes. Nous estimerons par exemple que les femmes sont douces et émotives, ou que les personnes dépressives sont fragiles et dénuées d’humour.  

Nous construisons nos représentations sociales à travers notre éducation, notre environnement social et culturel, nos expériences. Elles intègrent, aussi, nos valeurs personnelles. Elles sont nécessaires pour chacun et chacune d’entre nous car elles assurent plusieurs fonctions essentielles. 

  1. Une fonction cognitive : ces représentations nous permettent de réfléchir vite.
    En effet, il serait trop long et trop coûteux, pour notre cerveau, de décoder tous les événements nouveaux qui surviennent autour de nous en détail et dans leur complexité. A la place, nous allons piocher dans une sorte de « bibliothèque de pensées », construite par nos soins, la pensée qui colle le mieux avec l’événement auquel nous assistons. Ce procédé permet de nous sentir moins déstabilisés face à l’inconnu. 
  2. Une fonction sociale : ces représentations nous lient aux autres.
    Elles me permettent de me reconnaître comme appartenant à un groupe avec lequel je partage ces représentations. Si je les remets en question, je me mets en danger dans ma relation aux autres. Le groupe peut considérer que je m’oppose et m’exclure. 
  3. Une fonction identitaire : ces représentations fondent notre identité.
    Elles permettent à l’individu qui les exprime d’indiquer qui il est. Elles englobent ses croyances, ses convictions, ses valeurs. L’expression latine le dit bien : « Cogito ergo sum », je pense donc je suis. Si je les remets en question, je prends le risque d’ébranler toute ma personne. 

Aussi, nous ne sommes pas prêts à remettre en question du jour au lendemain nos représentations sociales, même si elles nous amènent à stigmatiser sans le vouloir. 

Ressources utiles

Gérer les contrastes