Les deux approches du bien-être

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Projet STREET-ORIGAMI avec Mademoiselle Maurice – copyright Claude VAN TYSSEL PhotoClub Bressan – Culture NoMad CPA 2016

Les deux approches du bien-être

Le bien-être subjectif ou émotionnel

L’approche hédonique (aussi appelée bien-être subjectif ou bien-être émotionnel) définit le bien-être par le fait de ressentir des émotions positives, d’être d’humeur positive, de ressentir peu d’émotions négatives, et de se sentir satisfait quant aux différents domaines de sa vie. Elle met en avant le côté affectif du bien-être. Les émotions positives jouent un rôle dans la production et le maintien du sentiment de bien-être. Le bien-être renvoie à l’acquisition de plaisir, à l’évitement de la douleur, à la satisfaction et au bonheur. Cette approche met en avant le fait de se sentir heureux sur une période définie dans le temps (et non durable). Cela signifie que selon cette approche, le bien-être peut dépendre du contexte. 

La satisfaction de la vie résulte de la comparaison que fait une personne entre sa vie actuelle et la vie qu’il voudrait avoir selon ses normes, ses valeurs, ses idéaux. Plus cette situation est conforme à ses points de référence, plus la personne ressentira des émotions positives, et meilleure sera sa satisfaction à l’égard de la vie. Et inversement, plus cet écart est grand, plus la personne ressentira des émotions négatives et moins bonne sera sa satisfaction à l’égard de sa vie. La satisfaction à l’égard de la vie fluctue « à travers le temps, selon les événements, les étapes et les contextes de vie et les modifications des attentes, aspirations, habiletés et compétences qui permettent de les réaliser » (Doré & Canon, 2017). 

Cette approche comporte toutefois des limites :

  • Premièrement, on peut observer une tendance à vouloir rendre permanents les événements générant des émotions positives (maximisation du plaisir et minimisation du déplaisir), ce qui peut être source d’anxiété, notamment lorsque l’on croit que les événements qui procurent du plaisir vont occasionner un bien-être durable.
  • Deuxièmement, bien qu’elle repose sur un modèle théorique solide, elle laisse de côté les questions concernant la signification de la vie, l’essence de la nature humaine et les buts plus profonds que le plaisir personnel. 

Cela explique pourquoi il existe une approche alternative qui conçoit le bien-être comme plus complexe que le seul bonheur. 

Le bien-être psychologique et social

L’approche eudémonique (ou fonctionnement psychologique positif) est davantage orientée vers une perspective existentielle. Elle recherche ce qui est « fondamentalement bon » pour la nature humaine. Elle soutient que certaines formes de plaisir ne sont pas fondamentalement bonnes, et qu’elles n’ont aucun lien avec le bien-être psychologique. Cette approche considère que l’être humain tend vers la création de sens et de but dans la vie. Elle renvoie à la fois au bien-être psychologique et au bien-être social. 

Le bien-être psychologique s’articule autour de 6 dimensions, qui sont basées sur les défis personnels que rencontre une personne dans la réalisation de son potentiel :

  • L’autonomie, la maîtrise de l’environnement
  • Les relations positives avec autrui
  • Avoir un but dans la vie (sens donné à la vie)
  • La réalisation de son potentiel (croissance personnelle)
  • L’acceptation de soi

Le bien-être social s’articule autour de 5 dimensions :

  • Cohérence sociale
  • Actualisation sociale
  • Intégration sociale
  • Acceptation sociale
  • Contribution sociale

Ces dimensions ciblent les tâches et les défis liés à l’actualisation de l’individu dans la sphère sociale. 

Cette approche considère le bien-être comme allant au-delà du bonheur et de la satisfaction, permettant de se développer en tant qu’individu, d’être épanoui, et de contribuer à la vie de la communauté. 

Ainsi, pour ressentir du bien-être, la personne doit se saisir des occasions qui lui permettraient de se développer et qu’il les envisage comme des défis qu’il serait capable d’affronter. Selon la théorie de l’autodétermination, chacun d’entre nous a des 3 besoins psychologiques fondamentaux dont la satisfaction est essentielle à notre croissance, à notre intégrité et à notre bien-être :

  • L’autonomie (acte volontaire de l’individu en congruence avec lui-même et assumé entièrement)
  • Le besoin de compétence (sentiment d’efficacité sur son environnement)
  • Le besoin de relation à autrui (lien sociaux positifs)

Selon les auteurs, si un de ces besoins est compromis, alors une diminution de bien-être se fera ressentir. A l’inverse, les milieux qui contribuent à la satisfaction de ces besoins contribuent à instaurer une santé psychologique optimale. 

Ainsi, il existe deux principales approches du bien-être.

Le bien-être subjectif qui se traduit en termes de qualité de vie et de bonheur.

Le bien-être psychologique qui se traduit en termes de développement de l’individu et de défis existentiels. 

Toutefois, cela ne veut pas dire que ces deux approches du bien-être sont opposées et qu’elles ne sont pas complémentaires. 

En effet, ces deux approches ont conduit plusieurs chercheurs à croire à la multi-dimensionnalité du concept de bien-être, auxquelles ils ajoutent la prise en compte des traits de personnalité (névrotisme, extraversion, consciencieux) et de facteurs sociodémographiques (âge, niveau d’éducation) comme influençant le bien-être global. 

Enfin, il ne faut pas sous-estimer la place des déterminants sociaux de la santé mentale sur notre bien-être. En effet, les facteurs sociaux et économiques et les politiques publiques mises en place ont un réel poids sur notre sentiment de bien-être. Le bien-être va donc au-delà de l’expérience individuelle. Il évolue à travers des processus d’interaction entre l’individu (ressources internes, dispositions) et le milieu environnemental et culturel (conditions sociales). 

Bien-être

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Bien-être

Historiquement, la psychologie traitait principalement des problèmes de santé mentale qui affectaient le fonctionnement de la personne. C’est à partir de la fin du 20ème siècle que de nombreux auteurs se sont penchés sur les concepts de bien-être, de bonheur, et de qualité de vie. 

Bien que les recherches sur le bien-être aient augmenté ces dernières décennies, les auteurs se mettent difficilement d’accord sur une définition universelle du “bien-être”. Le bien-être est un concept « intangible, difficile à définir et encore plus compliqué à mesurer ».  

Qu’est-ce que le rétablissement ?

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Qu’est-ce que le rétablissement ?

« Le rétablissement est une attitude, une manière de prendre conscience au fil de la journée et d’affronter les défis qui se présentent à moi… une manière de vivre, un sentiment, une vision, ou une expérience plutôt qu’un retour à la normalité ou à la santé »

Voilà comment Patricia Deegan et Davidson, usagers en santé mentale, définissent le concept de rétablissement, ou « recovery ». Ce mouvement, peu connu en France, est issu de mouvements d’usagers et de théorisation de témoignages de parcours de vie. Centré sur le vécu des patients, il relève du savoir expérientiel. 

Le rétablissement relève de 4 dimensions :

Bien qu’il concerne ces 4 dimensions, une personne peut être rétablie dans une ou plusieurs de celles-ci. Si les 4 dimensions ne sont pas couvertes, alors le patient n’est pas complètement rétabli. 

Plusieurs déterminants (individuels et environnementaux) sont favorables au principe de rétablissement. 

  • Au niveau individuel, il s’agit de déterminants subjectifs, tels que la maîtrise des troubles, la restauration de l’espoir, le développement de ses ressources personnelles, la prise de responsabilité, la restauration de l’identité sociale, et la reprise d’une vie souhaitée par la personne (via un processus d’autodétermination ou d’empowerment). Cela implique de s’accepter, de se connaître, de ne pas avoir peur de la rechute, d’accomplir ses projets, d’accepter ses expériences passées, et d’avancer en connaissant ses ressources et ses vulnérabilités.  
  • Au niveau environnemental, cela passe par la reconnaissance juridique et des droits des usagers, la multiplication des actions de lutte contre la stigmatisation et les représentations sociales erronées de la psychiatrie tant auprès du grand public que des soignants, le développement de politiques en santé mentale favorables à l’inclusion sociale, et par le soutien par les pairs et par les proches et les soignants, en tant que porteurs d’espoir et respectant le rythme du patient. 

Se rétablir, ce n’est donc pas guérir, mais éprouver un sentiment de bien-être. 

Travailler l’approche orientée rétablissement 

Afin d’accompagner au mieux le patient, la littérature indique aujourd’hui que le soignant doit adapter sa posture dans le sens de laisser le patient décider, le traiter d’égal à égal, lui faire confiance, le soutenir dans ses projets, l’associer à toutes les décisions, supporter ses échecs, continuer de croire en son rétablissement, et l’aider à construire un plan de rétablissement en s’appuyant sur ses ressources. La satisfaction des besoins doit être la préoccupation majeure du thérapeute (et non la maladie). Le patient est donc considéré comme un partenaire à part entière. 

Qui participe au rétablissement dans l’Ain ?

Les associations d’usagers en santé mentale comme les Groupes d’Entraide Mutuelle (GEM), le Club des Argonautes, et le Centre Psychothérapique de l’Ain (association Orsac), en particulier à travers son Dispositif de Soins de Réhabilitation Psychosociale (DSRPS) y contribuent.

Le SAMSAH Rétablissement y participe également en permettant « l’accompagnement des personnes souffrant de handicap psychique vers l’inclusion et la participation citoyenne ».

D’autres associations ou lieux de partage dans la communauté participent au bien-être et au rétablissement en santé mentale, sans que ce soit leur objectif particulier. 

Ressources utiles

Gérer les contrastes